Antispécisme, la nouvelle frontière – Actuel Nouvelle-Calédonie

Antispécisme, la nouvelle frontière

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Le spécisme est à l’espèce ce que le sexisme est au sexe, ou le racisme à l’appartenance ethnique. Une discimination morale basée sur la base d’une différence : de genre (sexisme), de couleur de peau (racisme), d’espèce (spécisme). Si les deux premiers concepts sont aujourd’hui rejettés par la grande majorité des gens, le spécisme est encore bien ancré. Ses opposants, les anti-spécistes, font figure de pionniers.
Par Quentin Folliasson pour VégéNC

 

Personnes humaines et personnes non-humaines : nous sommes tous des animaux

Qu’est-ce qui fait de nous des personnes ? Est-ce le fait d’avoir (une) conscience ? Des émotions ?
De ressentir ? De percevoir le monde avec un univers mental propre ? Des traits de caractères ou une personnalité ? Quiconque a vécu avec des animaux sait qu’ils en sont dotés eux aussi. Certains sont joueurs, courageux, peureux, joyeux, tristes, malins… Ils aiment et ont des relations sociales… Comme nous, ils sont capables d’humour, d’égoisme, d’astuce, d’empathie, d’altruisme, d’entraide et même de se projeter dans l’avenir. La liste est encore bien longue, c’est ce que nous prouve aujourd’hui la recherche en éthologie.
Cela ne fait-il pas de nos cousins à poils, plumes, écailles, becs et museaux des personnes ? Nous avons tendance à oublier que nous faisons partie nous aussi du règne animal. Nous partageons des sens et une génétique commune, héritée des mêmes ancêtres et ayant pris des chemins évolutifs différents. Certains sont plus proches de nous avec un coeur qui bat, des yeux pour voir, des oreilles pour entendre, un système nerveux… et d’autres plus éloignés avec des antennes, des radars à ultrason…

 

Élargir son cercle de compassion, au-delà des différences

Nos perceptions du monde sont donc plus ou moins différentes selon les espèces. L’anti-spécisme ne le nie pas. Il refuse que ce soit un prétexte pour justifier le comportement violent d’un groupe d’individus sur un autre. Il ne considère pas la différence de l’autre comme un critère pertinent, quel que soit son degré de complexité et sa forme d’intelligence. Bien sûr, la necessité fait loi. Dans la nature, il faut survivre; et si l’exploitation animale a répondu à un besoin vital par le passé, notament nutritionel, il ne l’est plus aujourd’hui dans notre société.
Toutes les alternatives existent. Nous ne dépendons plus que du règne végétal et bactérien. Cela nous ouvre un nouvel horizon, une nouvelle frontière éthique à franchir, celle de l’inclusion dans notre sphère de considération morale et de compassion une gamme plus large d’êtres vivants complexes, auxquels nous n’avons plus besoin de causer des souffrances. La porte est ouverte pour que nous considérions nos congénères du règne animal comme des cohabitants à respecter et à s’abstenir de tuer, d’asservir et d’exploiter. Les générations futures regarderont-elles l’exploitation animale comme nous regardons aujourd’hui l’esclavage humain ?

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