Il était une fois… les poissons – Actuel Nouvelle-Calédonie

Il était une fois… les poissons

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Vivants dans un monde très différent du nôtre, les poissons suscitent moins d’empathie que les animaux terrestres. Plus éloignés de nous, nous ne pouvons percevoir ni leurs cris, ni leurs expressions faciales. Il nous est donc difficile de leur reconnaître certains attributs. Pourtant, ils voient, ils entendent, ils ressentent et leurs univers intérieur et extérieur sont incroyablement complexes. Après tout, ils ont un cœur qui bat, un cerveau et un système nerveux. De chair et de sang, ils font eux aussi partis du règne animal et comptent des milliards d’années d’évolution.
Par Quentin Folliasson pour VégéNC

Une complexité étudiée et reconnue par l’éthologie

L’éthologie est l’étude scientifique du comportement des espèces animales. Imaginez-vous des poissons qui lient des amitiés, s’organisent en sociétés complexes hiérarchisées et développent des traditions ? C’est ce que nous ont appris les recherches ces dernières années. Capables de coopération, d’entraide et d’apprentissage social (la transmission du savoir par les pairs), on parle même d’intelligence machiavélienne (la capacité à manœuvrer socialement pour servir ses propres intérêts) ou d’inférence transitive (comprendre que si A > B et B > C alors A > C). Leur mémoire également est bien plus développée que ce que nous croyions. Les poissons se reconnaissent individuellement. De belliqueux à paisibles, curieux, froussards ou intrépides, les poissons aussi ont leurs traits de personnalité. Leur complexité n’a rien à envier à celle des oiseaux ou des mammifères, y compris dans leur capacité à souffrir.

Un peuple sous pression

Il n’y a pas de mot plus juste que le mot holocauste, qui signifie «massacre de masse», pour nommer le drame qui se joue dans le monde aquatique. Nous sommes responsables de l’extermination de ses habitants. Nous massacrons entre 970 et 2 700 MILLIARDS individus du monde aquatique sauvage chaque année, soit entre 130 et 360 fois toute l’humanité. A cela s’ajoutent les prises accessoires, dont de nombreux dauphins, requins, tortues… mais également des oiseaux, ainsi que les dégâts causés par les filets abandonnés ou perdus.Accepterions-nous de déployer un grand filet dans la savane, tuant girafes, éléphants, buffles, lions, hyènes, gazelles, antilopes, zèbres… sans distinction pour rejeter, mortes, les espèces qui ne nous intéressent pas ? D’autant plus qu’ils subissent lésions, arrachage d’écailles, écrasement, asphyxie, éviscération à vif, peur, stress et éclatement des organes dû aux changements de pression provoquant de terribles souffrances.Les rejets d’épandages de lisier issus de l’élevage intensif terrestre asphyxient également les rivières et régions côtières créant des «zones mortes», où la vie ne peut plus évoluer, phénomène inconnu il y a seulement quelques années. À cela s’ajoute la pollution au plastique, au mercure et autres métaux lourds qui intoxique les survivants. Nous ne leur laissons aucune chance. À moins que nous ne choisissions de les épargner, en boycottant les produits de la mer, la destruction de leur monde signe également la fin du notre. Comme le dit si bien Paul Watson, fondateur de la Sea Shepherd Conservation Society : « si l’océan meurt, nous mourrons ».

 

Sources :
https://fishcount.org.uk/fish-count-estimates
https://www.viande.info/la-peche
https://www.youtube.com/watch?v=TgbGGwwUk6c
https://www.l214.com/poissons/intelligence-et-vie-sociale
https://www.cahiers-antispecistes.org/le-pire-a-lieu-en-mer/

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