Le mot crise est employé à tout va dans tous les domaines. Ce mot fait peur et donne l’impression que l’on ne peut pas faire grand chose à part la constater. La CRISE mondiale, économique, sociale, la crise d’ado, de la quarantaine… et la fameuse crise dans le couple. Que veut dire vraiment être en crise ? Le mot est fort et imprégné de négativité. La crise signifie la rupture d’un équilibre. Donc le couple en crise serait déséquilibré. Par quoi ? Par qui ? Comment peut-on identifier que le couple vit une crise? Est-ce que tous les couples traversent une crise à un moment dans leur histoire ? Est-ce inévitable ? Cela signifie-t-il systématiquement que c’est la fin de la relation amoureuse ?
On parle de crise quand tout va mal dans le couple et surtout quand on ne sait plus quoi faire. Les partenaires deviennent des étrangers qui ne se comprennent plus imputant la faute à l’autre . Chacun reste dans sa douleur et sa frustration sans vraiment pourvoir la décrire. On se sent mal. On n’est plus d’accord. On se dispute pour tout et n’importe quoi. On ne se parle plus, on se fait que des reproches.
On ne s’entend plus, cette expression prend tout son sens ; on entend pas les frustrations de l’autre. On ne perçoit pas la souffrance de l’autre mais on la transforme comme un reproche dont on serait la cause. Les premiers signes se traduisent par ce perpétuel jeu de celui qui aura raison. Cercle vicieux dont il n’y a pas de vainqueur. Il n’y a pas qu’une seule interprétation possible.
Nous ne savons pas exprimer notre mal être
LES FACTEURS RESPONSABLES
Mais quelles en sont les causes ? Il y a rarement une cause unique qui provoque une crise dans le couple. Il s’agit bien d’une multitude de circonstances qui s’accumulent jour après jour. Chaque situation est singulière. Aussi, il y a certains événements qui peuvent perturber le couple comme devenir parent, un déménagement, les enfants qui partent…ou tout simplement la routine du quotidien. Là insidieusement, le fossé se creuse entre les 2 partenaires. Les petites frustrations commencent à pointer le nez et chacun reproche à l’autre de ne pas en faire assez ou de le faire mal, de n’être pas ci ou ça. Les insatisfactions s’installent . Tel un mille feuille, couche après couche, se cumulent les unes après les autres. Aboutissant à la fameuse crise qui n’est d’autre que le trop plein de frustrations non exprimées.
Les vieux dossiers
Tout au long de la vie de couple, il y a eu des moments difficiles qui ont été gérés ou acceptés de façon différente par chacun. Parfois, il peut rester une rancœur, une forme d’injustice. Ce petit quelle chose qui n’a pas été définitivement digéré et qui reste là quelque part . Puis, quand arrive une dispute ou une incompréhension, ces fameux vieux dossiers ressortent comme des armes fatales, utilisés pour se défendre et accuser l’autre sans rapport avec le différend du moment.
Soigner les vielles blessures
Ces vieux dossiers sont comme des blessures non cicatrisées et encore douloureuses. Il est important de répertorier toutes ces petites plaies de la vie qui ne sont pas complètement soignées . Souvent, on n’en parle pas, on les nie comme si rien ne s’était passé. Le temps qui passe ne suffit pas à panser ces plaies. En parler pour reconnaître la douleur de l’autre permet facilement le processus de cicatrisation. Certes, il reste la cicatrice qui devient juste le souvenir mais n’est plus douloureuse. Reconnaître la douleur de l’autre permet de la soigner.
Parler aux autres plutôt qu’à l’Autre
Ne sachant pas échanger avec son/sa partenaire. Chacun va se confier et chercher des conseils auprès d’amis, de la famille, de collègues, qui vont de bonne foi, donner leur avis mais avec leurs jugements, leurs valeurs et ne peuvent pas être objectifs. Quand il n’y a qu’une version des faits, il est compliqué de donner des conseils avisés sans parti pris.
La faute à qui ?
La/le partenaire devient l’ennemi(e), qui ne comprend rien et surtout qui fait exprès de rien comprendre. Elle/il ne voit pas à quel point vous faites des efforts. On devient ainsi la victime imputant tous les torts à l’autre.
PAUSE ! Il y a un petit bémol à cette réflexion. En fait les 2 pensent la même chose . Qui a raison ? Qui a tort ? Ce n’est jamais aussi tranché. Dans la plupart des cas les fautes sont partagées à 50/50. Parfois 40/60, mais rarement plus sauf dans les cas de violences quelles soient verbales ou/et physiques. 100% reviendra la faute à celui ou celle qui les prodiguent. Il y a ZERO tolérance pour une violence quelle qu’elle soit. Il existe d’autre moyen de se faire entendre.
Chacun a sa part de responsabilité dans ce déséquilibre.
Une stratégie négative
Qui apprécie recevoir un reproche ? Personne ! Est-ce que cela permet un changement de comportement ? Pas vraiment. Et pourtant on ne peut s’empêcher de le faire. La frustration ou le sentiment d’injustice sont si forts qu’on pense que c’est la seule solution pour résoudre notre mal être.
Si on ne le supporte pas pour soi pourquoi l’autre le supporterait ? L’exercice consiste à se poser la question à chaque fois. Est-ce que je changerais si on me parlait de cette façon ?
A la place du reproche, émettre une remarque en proposant une solution, sera mieux reçu.
Interprétation ou le scénario
Nous autres, les humains, adorons raconter ou entendre des histoires . Nous créons en permanence des scénarios sur toutes les situations que nous vivons. Nous en imaginons souvent à la place de l’autre. Oui Mais ! cela reste un scénario et non une vérité. Même en connaissant très bien son/sa partenaire on ne peut pas penser à sa place . On prend notre interprétation comme une certitude. Afin d’éviter le conflit, le plus simple serait de demander à l’autre si notre analyse est fondée. Et accepter que ça ne soit pas le cas.
S’entendre
La crise est un état où chacun des partenaires ressent beaucoup d’insatisfaction et de souffrance. Comment éviter d’accumuler toutes ces frustrations ?
• Écouter sans parler, sans argumenter, sans donner de conseil . Juste écouter la plainte de l’autre . Il est rare d’avoir la patience d’écouter la colère ou/et l’insatisfaction de l’autre car on pense que son attitude est dirigée contre nous.
• L’empathie , c’est tout simplement comprendre les sentiments et les ressentis de l’autre sans jugement. Ainsi, vous pouvez entendre sa douleur, son mal-être dans la relation et comprendre son ressenti différent du vôtre.
• Exprimez vos ressentis sans reproche au fur et à mesure. Ne gardez rien pour vous sinon vous accumulerez et un jour tout ressortira. Ce qui vous parait évident ne l’est pas pour l’autre. Nous sommes des êtres de paroles alors expliquez.
• Considérez votre partenaire comme vous, avec respect et bienveillance. Il/elle n’est pas un enfant, ni un(e) imbécile, ni votre ennemi(e).
Faites-vous mutuellement confiance .
Parfois, une aide extérieure avec un thérapeute sera nécessaire pour pouvoir sortir d’une crise
Charlotte de Buzon
Sexologue et Thérapeute de couple
Consultation sur rdv en individuel ou en couple au 83 30 10
à la Vallée du Tir Nouméa
FB: Sexologue Nouméa Charlotte de Buzon NC
Site Web : www.sexotherapeute.nc
Chaîne Youtube : M’en Parle Pas ! Sexologue