La méthode Montessori place l’enfant au centre de la pédagogie. Il apprend à son rythme et accède à l’autonomie au fil des apprentissages. Explications.
Par Noémie Debot-Ducloyer
La méthode Montessori a été inspirée par Maria Montessori (1870-1952) qui travaillait dans un hôpital psychiatrique, elle imagine une pédagogie pour faciliter l’apprentissage des enfants de cet hôpital. Rapidement, sa vision est adaptée aux élèves « normaux » et Maria Montessori ouvre sa première école pour les enfants pauvres à Rome. Ses principes : créer un environnement adapté à l’enfant avec du matériel adapté à sa petite taille, respecter son développement et le guider. Une vision que partage Emilie Poilpré, directrice de l’École filante, école Montessori à Nouméa : « l’enfant apprend à son rythme, il explore et progresse dans tous les domaines. Nous proposons une méthode alternative, l’apprentissage est le même mais les moyens pour y arriver sont différents. »
Autonomie
Ainsi, l’enfant construit sa personnalité en harmonie avec l’environnement qui l’entoure. « Pour travailler l’autonomie, il faut que l’enfant ait accès aux choses qui l’entourent. Dans la classe, le matériel est à disposition. Par exemple, on va demander à l’enfant de nettoyer sa table avec une éponge ou remplir son verre d’eau avec la carafe. Il faut qu’il puisse les attraper par lui-même et qu’il ne soit pas toujours en demande de l’accord de l’adulte », explique la directrice. Par exemple, un élève intéressé par les plantes va commencer les mathématiques en faisant du jardinage.
À l’École filante, les élèves respectent des règles de vie en communauté mais restent très autonomes, ils peuvent se déplacer comme ils veulent mais ne doivent pas nuire à l’ambiance de travail. Cette école, située au Receiving à Nouméa, a deux classes : l’une de 3 à 6 ans et l’autre de 6 à 12 ans qui suivent le programme de l’Éducation nationale. Cependant, l’enfant n’est pas soumis à des corrections du professeur, il est guidé pour repérer lui-même ses erreurs. Son objectif est de se perfectionner dans son activité, pas d’avoir « juste » ou « faux ». « L’enfant est très adaptable au système car il a l’habitude de l’autonomie, il saura s’insérer au collège par la suite », assure la directrice.
Posture de l’adulte
La posture de l’adulte demeure très importante au fil de cet apprentissage, il doit être en mesure de le guider, c’est pourquoi les parents et l’école travaillent main dans la main. « Le petit doit être rythmé par une routine, il faut qu’il y ait une cohérence entre la maison et l’école, quand la routine est établie, il est sécurisé, ce qui lui permet de l’ancrer et l’aider à se concentrer », explique Emilie Poilpre. Maria Montessori préconisait de ne pas mettre d’étiquettes aux enfants : « tu es plus cérébral, trop lent, pas assez littéraire … » mais de le laisser apprendre à son rythme.
Il existe plus d’une soixantaine d’École Montessori en métropole, l’École filante s‘est adaptée au contexte géographique de Nouvelle-Calédonie, un volet culture kanak fait désormais partie du programme avec notamment un apprentissage par le chant et les danses. « Nous sommes toujours dans l’idée que pour s’approprier un langage, un concept, l’enfant doit le vivre de façon concrète », conclut la directrice.