La Thaïlande autrement – Actuel Nouvelle-Calédonie

La Thaïlande autrement

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A l’écart des sites dénaturés par le tourisme de masse, une Thaïlande authentique et préservée reste à découvrir. Pour pénétrer des sites encore confidentiels et admirer des environnements fragiles sauvegardés par une logique de développement durable de plus en plus ancrée, suivez le guide.
Par Adeline Louault Pron

 

Si les plages du sud ont toujours la cote, de nombreux voyageurs se détournent des circuits classiques, à la recherche d’expériences au plus près de la nature et de la population. Même la bouillonnante Bangkok offre un autre visage à qui veut bien sortir des sentiers battus pour la visiter. Car la capitale ne se résume pas à l’enclave à routards de Khaosan Road et à ses centaines de bars et hôtels. D’autres quartiers, à l’image de Silom, près du temple hindou Sri Maha Mariamman, ou Sukhumvit sont des lieux de villégiature aussi reposants que typiques.

Dans le vieux Bangkok, le Phranakorn Nornlen (« faire un somme au centre-ville » en thaï), une auberge écologique créé en 2005, fait figure de havre de paix au milieu de l’agitation bangkokoise. Las des tuk-tuk, du bruit et des embouteillages ? Le tourisme fluvial permet d’admirer paisiblement une autre facette de la ville, plus rurale et dépaysante. On embarque à bord d’un « long tail boat » à la découverte des Khlongs, ces canaux qui parcourent la mégalopole, et des marchés flottants.

A mille lieues des grattes-ciels et du trafic, c’est l’occasion d’observer la vie des communautés locales et de visiter le charmant village d’artistes de Khlong Bang Luang avec ses vieilles maisons en bois, ses galeries d’art, ses petites échoppes vintage. Les aspects secrets et insolites de la ville se découvrent également à vélo. La capitale regorge de venelles et de quartiers encore épargnés par la modernité. Plusieurs prestataires, comme Co van Kessel Bangkok Tours, le premier opérateur à avoir lancé ce type de balade, proposent différents circuits combinant tour en bateau et bicyclette. Parmi les promenades proposées, ne manquez pas celle qui lève le voile sur Bang Kra Jao, une jungle sauvage en plein cœur de la cité.

 

Immersion dans la nature

Le pays compte une centaine de parcs nationaux. Parmi eux, Khao Sok, entre la côte Andaman et le Golfe de Thaïlande, est une jungle impénétrable renfermant l’une des plus anciennes forêts primaires d’Asie. Ses montagnes, ses lacs (dont le fameux Cheow Lan, souvent comparé à la baie d’Halong), ses cascades, ses grottes et sa faune en font un site époustouflant. Un peu à l’écart des guesthouses situées à l’entrée ouest, l’Anurak Community Lodge allie nature sauvage et respect des ressources locales. Les activités proposées sont nombreuses : treks, circuits en vélo, balades en canoë ou en bambou rafting sur la rivière Sok, marche de nuit dans le parc et même cours de cuisine thaïlandaise dans une famille. Riche d’une végétation extraordinaire, le parc abrite la fameuse rafflesia, la plus grande fleur du monde dont le diamètre peut atteindre 80 cm. Avec sa topographie variée, Khao Sok est un sanctuaire de la vie sauvage : singes, léopards, ours, éléphants, ainsi que 180 espèces d’oiseaux et une multitude de papillons y ont trouvé refuge.
Mais pour réellement approcher et mieux connaître l’éléphant, animal emblématique de la Thaïlande, il faut se rendre dans l’un des nombreux centres dédiés à sa sauvegarde. Créé dans les années 90 par la très charismatique Lek Chailert, l’Elephant Nature Park à Chiang Mai est le plus connu. On peut le visiter comme touriste ou y faire du volontariat. Ici, le bien-être des animaux est la préoccupation première. Les visiteurs ont la possibilité les nourrir, marcher avec eux et même de les accompagner au bain.

 

Prendre le temps

Outre les refuges pour éléphants, plusieurs structures accueillent les voyageurs peu pressés, curieux de la culture locale. Pourquoi ne pas s’essayer à l’agrotourisme, de plus en plus développé en Thaïlande.

Happy Healing Home, à deux heures au Nord de Chiang Mai, est une petite ferme bio qui offre de vivre au rythme de ses tâches journalières. Au contact de Pinnaan Jim, un ancien moine bouddhiste, on apprend les techniques de l’agriculture durable tout en s’initiant à l’art de la méditation et à la culture lanna (peuple du nord de la Thailande).
Dans le sud, le Thailand Community Based Tourism Institute, organisme qui favorise l’écotourisme, a également mis en place un programme de séjours chez l’habitant et d’activités.

A Ban Kiri Wong, un village atypique au pied des montagnes de la province de Nakhon Si Tammarat, on récolte les meilleurs fruits du pays. Les ramasseurs déambulent en moto dans ce verger labyrinthique pour remplir leurs sacs de ramboutans, mangoustans, pommes… De nombreuses familles accueillent les voyageurs et partagent avec eux leur quotidien : cueillette de fruits, cuisine traditionnelle, teinture naturelle du textile.
Une expérience aussi inoubliable qu’enrichissante.

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