Chaque année, l’été austral apporte son lot d’incendies dans le bush australien. En 2019, ils sont particulièrement nombreux, précoces et violents. Des animaux incinérés, réduits en cendres dans les arbres. On parle de 1000 koalas qui auraient péri dans les incendies qui ravagent l’Australie sans compter les survivants menacés par la destruction de leur habitat. Sont-ils voués à disparaître dans un futur proche ?
Par Kaëchel Mostah
Les feux tuent les koalas et ravagent leur habitat
Dans les zones carbonisées, les sauveteurs ont découvert des scènes de désolation. Les traces de vie sont rares. Dans neuf cas sur dix, les animaux retrouvés doivent être euthanasiés, dit-on dans la presse australienne. Ils estiment à 20% le taux de survie des marsupiaux secourus, tantôt brûlés, tantôt asphyxiés par les fumées.
Ceux qui survivent aux incendies ne sont pas forcément tirés d’affaire. Car après, c’est la faim et la déshydratation qui les menacent. Il ne reste presque plus rien des forêts d’eucalyptus, dont les feuilles constituent le régime des koalas. La sécheresse, aggravée par le réchauffement climatique, nuit par ailleurs à la restauration de l’habitat du koala car les arbres ont besoin de plusieurs années pour se remettre des incendies. Mission impossible quand un climat caniculaire laisse des millions d’hectares en proie aux flammes.
Fin novembre, l’agence de presse Australian Associated Press estime qu’environ 1,6 million d’hectares ont déjà été dévastés par les flammes. Mi-novembre, l’Etat du Queensland estimaient déjà que les 2/3 de l’habitat des marsupiaux avaient été détruits, dans cette immense région de l’ouest australien, selon un article du Smithsonian Mag*.
Une espèce «parapluie»
Ces incendies posent un défi de taille pour la conservation du koala. L’enjeu de la survie de l’espèce réside dans la préservation et la protection de son habitat. La lutte contre les feux, est très difficile, mais il est possible de minimiser leur impact. Il faut s’assurer que ces espèces vivent dans des aires protégées et prendre des mesures de prévention des feux, telles que le débroussaillement et une surveillance renforcée. Des précautions indispensables, alors que le réchauffement climatique entraîne des épisodes de sécheresse et de canicule propices aux incendies.
La chaleur est en partie responsable de la réduction des populations de koalas, mais elle n’est pas la seule. Progressivement, les vastes étendues de bush ont disparu au profit d’infrastructures humaines.
L’enjeu est d’autant plus crucial que le koala est une espèce « parapluie », selon Florian Kirchner. «La protection du koala bénéficie en retour à toutes les espèces qui vivent dans les forêts d’eucalyptus.» Les excréments du marsupial font office d’engrais pour aider au développement de ces arbres, et ainsi offrir un habitat à d’autres espèces.