De fausses informations circulent de part et d’autre au sujet des Rohingyas, une communauté musulmane réprimée en Birmanie. Cette minorité suscite à travers le monde un «iceberg de désinformation », dénonce le prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi. Des photographies extrêmement choquantes sont utilisées pour alerter l’opinion publique sur la persécution des Rohingyas, à l’instar de l’islamologue controversé Tariq Ramadan, sauf qu’il ne s’agit pas de clichés pris en Birmanie mais de catastrophes naturelles ou industrielles survenues en Chine ou en Haïti. Ce que la « Dame de Rangoon » ne dit pas, c’est que cette même campagne de désinformation sévit dans l’autre camp, en attribuant à cette minorité des actes qu’elle n’a pas commis. Privée depuis 1982 du droit à la citoyenneté birmane, cette minorité apatride, que le gouvernement considère comme des immigrés bengalis illégaux est victime de viols, de meurtres et d’emprisonnements arbitraires, selon un rapport de l’ONU. En deux semaines, plus de 300 000 Rohingyas ont fui vers le Bangladesh voisin.