Si vous êtes un ou une adepte des fêtes nouméennes, vous avez certainement déjà croisé Eva. Avec Phil son mari DJ, cet oiseau de nuit enflamme les soirées de la capitale. Avec bonne humeur et une personnalité hors du commun. Eva Frouin ne passe pas inaperçue. Une chevelure spectaculaire parée souvent d’une fleur, une silhouette mise en valeur par des vêtements colorés, des accessoires chamarrés. Un style très girly unique. Une personnalité extravagante totalement assumée que l’on remarque. D’ailleurs, des touristes australiens présents au District, le restaurant-bar où nous avions rendez-vous, nous ont même interrompues pour la photographier alors que nous papotions comme de bonnes copines. Un jeu auquel elle s’est prêtée volontiers, prenant la pose avec un grand sourire. Parce que l’un des traits du caractère d’Eva, c’est sa bonne humeur, sa gentillesse aussi et son envie de croquer la vie à pleines dents.
UNE ADO SÉRIEUSE
Quand on la voit, on a du mal à imaginer qu’elle fut une enfant et une adolescente sérieuse. « C’est pourtant vrai, j’ai reçu de part mon père d’origine martiniquaise une éducation très stricte. Mes sœurs et moi, nous dévions obéir, être polies et ne surtout pas parler aux garçons. » On s’étonne aussi de l’entendre dire que plus jeune elle voulait être métreur, un métier très masculin. « J’ai commencé des études de topographie mais le jour de l’examen du bac, j’ai oublié mes instruments. J’ai raté mon bac évidemment ! ». 18 ans marque un tournant dans la vie d’Eva. « Je suis partie de la maison du jour au lendemain et j’ai découvert un autre univers, celui de la liberté et de la fête, le monde de la nuit. » Un changement visible qui s’opère aussi par des vêtements plus féminins et sexy. « J’ai enfin compris que j’étais une fille qui aimait s’habiller, prendre soin d’elle. Je découvrais tout simplement ma féminité. »
AVENTURE METROPOLITAINE
Pour des raisons personnelles, Eva s’envole à 19 ans vers la métropole. Une nouvelle aventure qui s’annonce pour cette jeune femme qui débarque dans le Pas de Calais. Quel décalage entre son île d’origine et le froid du Nord de l’Hexagone ! « Je vivais dans un petit village et il faut reconnaître qu’avec la couleur de ma peau, j’étais un peu une attraction. Je m’ennuyais parfois mais il y avait aussi des choses très intéressantes que je découvrais. J’ai quitté ensuite le Nord pour la Bretagne. A Vannes, j’ai pu enfin sortir et faire la fête ! »
Mais l’appel de la Nouvelle-Calédonie est plus fort. La revoilà à Nouméa où elle retrouve sa bande d’amis. Elle travaille alors quelque temps comme serveuse, voyage encore, puis retour au bercail.
REINE DE LA NUIT
C’est à cette époque qu’elle rencontre son amoureux, Phil, à une terrasse de café. Un véritable coup de foudre. « C’est fou mais j’ai été tout de suite attirée par cet homme, il y avait quelque chose qui ne s’expliquait pas, se souvient Eva. Phil est un homme formidable, un chevalier servant, quelqu’un de posé, gentil, plus discret à l’inverse de moi qui suis beaucoup plus exubérante mais on dit que les opposés s’attirent. »
Les amoureux se sont mariés six mois après leur rencontre. Ils sont aujourd’hui comme les inséparables. Deux oiseaux de nuit. Ils sont de toutes les soirées hype de Nouméa. DJ Phil souvent derrière les platines. Et Eva pas très loin en train de danser, rigoler, toujours avec son verre orange à champagne dans la main et son téléphone portable ! « Je suis quelqu’un qui aime l’esprit de la fête, profiter de la vie, danser, rencontrer des gens et partager avec eux ces moments de plaisir, de folie douce. J’adore le monde de la nuit. Je me sens bien à partir de 18 heures », raconte-t-elle en riant. Eva, c’est la Cathy Guetta de Nouméa. Une reine de la nuit. En dehors de sa passion pour la fête et la musique, cette maman de trois enfants, qui travaille à la Calédonienne des Services Publics, spécialisée dans la gestion des déchets, est fan de déco. « J’adore bricoler pour mettre en valeur notre intérieur. » Eva a le chic pour mettre du peps dans sa vie et celle des autres. Le chic aussi pour être dépensière. « C’est une amie qui me l’a fait remarquer en me disant : « A chaque fois que je t’appelle, tu es dans une boutique ! ». Chaque jour, il faut que j’achète quelque chose. Je ne peux pas m’en empêcher ! »
