Accoucher avant la date prévue est une angoisse que peuvent ressentir les futures mamans. Mettre au monde un enfant avant le terme n’est pas sans risques pour le nouveau-né. Heureusement, les progrès médicaux permettent aujourd’hui de pallier la prématurité.
En Nouvelle-Calédonie, il naît en moyenne chaque année 300 bébés prématurités. Un chiffre qui ramené au nombre d’habitants correspond à la normalité mondiale. « Un enfant est considéré comme prématurité s’il naît avant 8 mois et demi de grossesse soit, 37 semaines d’aménorrhée, indique Ophélie Muret, présidente de l’association Nos bébés kangourous. Il y a plusieurs niveaux de prématurité. Un enfant qui naît avant 32 semaines est considéré comme un grand prématurité qui aura besoin de beaucoup de soins. »
Dans 50% des cas, on ne connaît pas la cause de la prématurité. « Pour les autres cas, cela peut être dû à un retard de croissance in utero, à la pré‐éclampsie », souligne-t-elle. Le stress, la pression peuvent également avoir une incidence.
Progrès médicaux
En Nouvelle-Calédonie, les enfants prématurités sont très bien pris en charge dans le service néonatologie du Médipole. « L’équipe est formidable et les progrès médicaux permettent de pallier cette immaturité et d’en réduire les conséquences afin que les prématurités poursuivent dans les meilleures conditions leur développement jusqu’à leur maturité, appuie Ophélie. Mais pour les parents, il est toujours angoissant de voir leur enfant dans cet environnement, en particulier s’il est intubé car ne pouvant pas se nourrir seul.» Chaque jour, les parents, enfin surtout les mamans, sont présents pour s’occuper de leur enfant, pour aider aux soins et pour faire du peau à peau avec leur enfant afin de créer du lien, de l’amour. C’est toujours une déchirure de les laisser la nuit.
« Les parents qui ont un enfant prématurité sont d’abord des infirmiers », appuie la présidente. Pour Ophélie, il faut toujours garder espoir. « Si un enfant est né à 26 semaines, il peut très bien ne pas avoir de séquelles et se porter ensuite à merveille. »
Nos bébés kangourous
C’est après avoir donné naissance à un enfant prématuré qu’Ophélie crée avec Véronique et Edwina, l’association Nos bébés kangourous. L’association comporte aujourd’hui 13 membres actifs et 80 adhérents. Ses missions sont : soutien et écoute aux parents, améliorer le confort des parents en milieu hospitalier, assister les parents dans les démarches administratives, et sensibiliser les institutions à la prématurité, en demandant notamment d’adapter le congé maternité en le prolongeant, de mettre en place un congé exceptionnel pour le père et de pouvoir bénéficier de l’allocation parentale du 8e mois. « Nous travaillons en partenariat avec le service de néonatologie du Médipôle. Nous échangeons beaucoup avec les parents, nous leur apportons du réconfort, du confort en achetant par exemple des lits pour qu’ils puissent se reposer dans la chambre d’hôpital. Nous aidons les mamans en difficulté financière en leur apportant des vêtements, du lait… », détaille Ophélie.
Article et propos recueillis par Frederique de Jode