Surnommé « vache marine » ou « jardinier des mers », le dugong est un mammifère marin qui se nourrit de plantes et de fleurs d’herbiers. En Nouvelle-Calédonie, sa population, estimée entre 700 et 800 animaux, est fortement menacée.
Après les Emirats Arabes Unis et les eaux australiennes, la Nouvelle-Calédonie abrite l’une des trois dernières colonies les plus importantes de dugongs. Considéré comme « vulnérable » par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), l’animal est confronté à un risque élevé d’extinction. Il est donc au cœur d’un plan d’action lancé en 2010 entre les provinces, les institutions, les associations et ONG comme le WWF (World Wide Fund for Nature), les responsables coutumiers kanaks et l’Aquarium des Lagons afin d’améliorer la connaissance du mammifère et assurer sa protection.
Un mode de vie discret
Timide et surtout actif la nuit, le dugong recherche la compagnie de ses semblables pendant les moments où il se nourrit, soit la plupart du temps puisqu’il peut brouter pendant 16h par jour ! Doté de petites défenses plantées dans son museau, il consomme jusqu’à 30 kg d’herbes marines. S’il est moins populaire que ses voisins baleines et dauphins, puisqu’il ne montre guère sa jolie queue échancrée, sa présence dans le lagon apporte une contribution à l’écosystème. Après son passage, la végétation prospère plus rapidement et le brassage des eaux favorise également le développement de la faune locale.
Une espèce menacée, des actions de protection menées
Une espèce menacée, des actions de protection menées Vivant principalement près des zones côtières, dans des eaux peu profondes là où les herbiers sont les plus fournis, le dugong voit son habitat malmené. Présence de nombreux bateaux, mouillages inadaptés, augmentation de l’urbanisation des côtes souvent liée à une accélération de la pollution, développement des infrastructures sur le littoral sont autant de causes entraînant la dégradation de son lieu de nourriture.Autre source de menace : les collisions avec les embarcations. A ce titre, le WWF a récemment mené une action de sensibilisation auprès des plaisanciers, directement sur les sites de mises à l’eau. Depuis 2016, une autre action menée en collaboration avec le Maritime Rescue Coordination Center (MRCC) vise à recenser le nombre de collisions avec les dugongs et étudier la vitesse des bateaux sur le lagon.
Enfin, le braconnage contribue aussi au déclin de l’espèce. Passible d’une amende allant jusqu’à 1,7 million de francs pacifique et d’un an de prison, la pêche et la consommation en Nouvelle Calédonie sont complètement interdites. Des agents assermentés du code de l’environnement, « la brigade du lagon » ou gardes nature, sillonnent les eaux et les aires protégées pour faire respecter cette loi. Avec une reproduction limitée et fragile – chaque femelle n’ayant que 5 à 6 petits au cours de leurs 70 ans d’existence – chaque dugong en moins met en péril la viabilité de la population. Il est donc primordial de préserver cette population sympathique.
Remerciements à Jean Marie Lafond, Directeur de l’environnement à la Province Sud (DENV)