Avoir un enfant chouchou… Est-ce normal ? – Actuel Nouvelle-Calédonie

Avoir un enfant chouchou… Est-ce normal ?

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Selon une étude des sites web Mumsnet et Gransnet, un quart des parents avoue avoir un chouchou parmi leur enfant. « Ô scandale ! », dites-vous tout haut. Mais, à l’intérieur de vous, êtes-vous vraiment étonné ? Parmi ces préférés parentaux, 50% seraient le petit dernier et 26% seraient le premier enfant. Ces données ne seront jamais précises, car parler des chouchous reste encore très tabou.

Aimer également : possible ?

L’amour ne se compte pas. L’amour ne se divise pas, mais se multiplie. Comme parents, on a tous été conditionnés à répéter ces phrases pour rassurer nos enfants, mais — bien souvent — pour se convaincre soi-même qu’on arrivera à aimer tout autant chacun de nos enfants. Après le premier né de la famille, beaucoup se demandent comment ils parviendront à aimer tout autant leur prochain enfant (et les autres qui suivront peut-être !). C’est une pensée qu’on n’avoue pas nécessairement facilement, car les réponses qui s’en suivent sont des variations des deux phrases nommées précédemment. Mais est-ce suffisant pour apaiser les angoisses de parents qui savent très bien qu’une foule de facteurs peuvent venir influencer l’amour porté à un enfant ? S’en suit parfois une culpabilité d’avoir osé penser à l’éventualité de ne pas être capable d’aimer autant chacun de ses enfants. Même si ce questionnement est presque une preuve d’amour, beaucoup le refoule parce qu’en parler est souvent déchirant. Puis quand les enfants grandissent, cette pensée revient. Est-ce que j’aime autant mes enfants ? Est-ce que j’ai un chouchou ? D’autres fois, c’est une remarque extérieure, lancée par un proche, qui nous secoue parce qu’elle laisse entendre qu’on a un enfant préféré. Un simple commentaire qui nous fait sentir comme un mauvais parent de ne pas aimer « comme il se doit » ses enfants.

Aimer différemment : mieux ?

Pourtant, si l’amour ne se mesure pas, on peut l’expliquer. Un parent peut avoir plus d’affinités avec un enfant sans pour autant avoir un réel chouchou. Et cette situation reste normale. Le lien entre chaque parent et chaque enfant se construit différemment et est influencé par différentes données… autant la grossesse vécue, la naissance, l’âge ou la situation du parent au moment de la naissance et des premiers mois de vie que les affinités et les intérêts. Il arrive souvent qu’un parent ait un penchant pour l’enfant qui lui ressemble le plus que ce soit physiquement ou psychologiquement. Même la propre enfance du parent peut créer des rapprochements. Un aîné pourrait avoir un lien plus fort avec l’aîné de ses enfants. Un parent aurait aussi tendance à avoir un lien plus intense avec un enfant du même sexe.
De plus, quand l’enfant grandit, le lien se transforme. Une complicité plus marquée peut se dessiner entre un parent et un enfant si ceux-ci partagent davantage d’intérêts, ont le même rythme de vie ou dégagent une énergie semblable. Toutefois, le lien parent-enfant sera toujours en mouvement. Alors, il changera au fil du temps. Un parent peut donc être plus proche d’un enfant pendant un certain temps et être plus complice avec un autre plus tard. Aussi certaines circonstances peuvent faire en sorte qu’un parent passe plus de temps ou donne plus d’attention à un enfant qu’à un autre (si un enfant est malade, par exemple). Mais cela ne veut pas dire pour autant qu’il a un chouchou. L’amour ne veut pas dire de comptabiliser les minutes passées avec chaque enfant.
Comme parents, un lien spécial — plus ou moins conscient — peut se tisser avec un de nos enfants, mais cela ne veut pas dire qu’on aime moins un autre et qu’on ne ferait pas tout pour lui. L’important est peut-être d’arrêter de compter, de douter et de craindre les jugements et de simplement continuer à toujours mieux les connaitre, pour mieux les aimer.

Se rappeler

Acceptez que votre amour soit continuellement en transformation.
Arrêtez de comparer vos enfants les uns par rapport aux autres. Voyez-les comme des êtres uniques… ce qu’ils sont. Ainsi, cela veut dire que votre amour pour eux est aussi unique !
Développez des moments complices avec chaque enfant selon ses intérêts.
Discutez seul à seul avec chacun d’eux.
Trouvez des forces (ou aptitudes) et des qualités pour chacun de vos enfants. Cet exercice vous aidera à les valoriser dans leurs différences.

Par Kaëchel Mostah

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