Cher(e)s ami(e)s, viendra un moment où nos enfants comprendront, et nous aurons
à leur demander pardon. Le monde tel que nous le connaissons, ils ne le connaîtront pas. Continuer à vivre comme nous le faisons est physiquement impossible sans sacrifier leur avenir. Les conditions de vie que nous leur laissons vont être extrêmement plus difficiles que celles dont nous avons hérité. Alarmisme infondé ? Non. L’heure n’est plus au déni.
Par Quentin Folliasson pour VégéNC
Les appels répétés de la communauté scientifique
Déjà en 1972, le rapport Meadows nous mettait en garde sur les limites de notre modèle de croissance. En 1992, un appel de scientifiques confirme et s’inquiète que l’humanité pousse les limites des écosystèmes au-delà de leurs capacités à supporter la vie. Puis en 2017, 15 000 scientifiques dressent l’ampleur du désastre annoncé, qui s’est bel et bien vérifié. La situation est dramatique.
Tous les curseurs sont au rouge : Effondrement des forêts (-50 % au dernier siècle), de la biodiversité (les scientifiques parlent de 6ème extinction de masse, nous avons perdu 58% des animaux sauvages vertébrés en 40 ans (mammifères, oiseaux, poissons, amphibiens, reptiles..), 30 à 50 % des espèces auront disparu en 2050 au rythme actuel), mais également des ressources en eau, des sols fertiles, des récifs coralliens… Les dégradations continuent, avec l’explosion démographique, l’augmentation des gaz à effet de serre, des températures et des zones mortes maritimes.
Des régions entières sont en passe de devenir inhabitables. Nous arrivons également aux limites de nombreuses ressources dont nous sommes extrêmement dépendants et sans lesquelles le modèle de société actuel ne peut pas fonctionner.
Entendons-nous bien, nous sommes au bord d’un effondrement global. Nous n’y échapperons pas de notre vivant quoique nous fassions. Nous en apercevons déjà les prémisses.
Continuer et agir malgré tout
Nous pouvons tout faire pour préserver ce qui peut encore l’être. Nous pouvons faire en sorte que ce soit «moins pire». Nous pouvons arrêter de nuire. Nous pouvons nettoyer, dépolluer, soigner, régénérer. Nous pouvons donc nous devons. Pour nous-même et surtout pour les générations à venir. Pour que leur monde ne soit pas un enfer. Pour pouvoir les regarder dans les yeux sans honte ni regrets et leur dire : «j’ai fait tout ce que j’ai pu».
En pratique. Tout donner maintenant !
La première des choses à faire est d’arrêter de détruire. Vivre de manière à prendre le moins de place possible sur la nature. Avant de planter des arbres, évitons de couper ceux qui existent déjà. Il est plus lent et difficile de reconstruire que de préserver. Cela implique un changement profond de mode de vie et de rapport au monde. On ne parle pas de demi-mesures. On parle de se satisfaire du strict nécessaire (minimalisme, frugalité, sobriété volontaire) et de boycotter tout le reste (ne pas le consommer). Cela peut impliquer de changer d’activité, de lieu de vie, d’habitat, d’alimentation, de réguler notre population (ne pas faire ou moins d’enfants, adopter plutôt que procréer…) et bien d’autres choses. A-t-on besoin de beaucoup pour rire, aimer, chanter, danser, faire l’amour et vivre intensément ?
Vu l’urgence de la situation, nous avons aussi besoin d’oeuvrer activement en société, faire des choix pour être le plus efficace possible. Le panel d’action est large, la tâche est immense, l’urgence est grande. Quelques idées non exhaustives : planter des arbres, des forêts, des mangroves, cultiver, développer l’autonomie alimentaire, la permaculture, les alternatives, faire connaitre celles qui existent, informer son prochain, nettoyer, dépolluer, s’opposer aux destructions, intervenir physiquement, désobéir s’il le faut et embarquer le plus de monde possible avec nous.
Nous pouvons nous préparer à la sobriété, à l’autonomie, y venir de manière réfléchie et volontaire. Mieux vaut ça que d’attendre le choc. Autant être honnête, le moins nous serons préparés et plus nous aurons détruit en continuant ainsi, et plus l’effondrement sera brutal et violent. Nous vivrons pénuries alimentaires, famines, catastrophes naturelles, déplacements massifs de population et guerres. De toutes les manières, le sevrage se fera, de gré ou de force.
N’attendons pas un sauveur qui ne viendra pas, ni des politiques, ni du ciel. Puisque nous sommes embarqués dans cette grande aventure qu’est la vie, autant la vivre intensément, en accord avec nos valeurs et en paix avec nous-même. Qu’avons-nous de mieux à faire ?
Sources et détails supplémentaires :
– www.sorrychildren.com
– https://www.wwf.fr/sites/default/files/doc-2017-07/161027_rapport_planete_vivante.pdf