Le témoignage poignant d’une femme violée qui tente, avec courage, de dépasser son expérience traumatisante.
Mafalda, infirmière en Nouvelle-Calédonie, est une femme volontaire, joyeuse, toujours pleine d’entrain et de projets. Sa prochaine aventure sera une marche sur la côte sauvage de l’île, à pied, en hommage à la vie. Elle a tout prévu : un sac à dos sur lequel elle invitera les passants à nouer des étoffes de couleur, des patients chez lesquels faire étape, une présentation du périple sur les réseaux sociaux… l’ensemble promet d’être merveilleux !
Mais il y a une chose que Mafalda n’avait pas envisagée : qu’au bord de la route, sans raison et sans pitié, un homme la violerait…
Parce que le soleil finit toujours par nous lever et l’espoir par triompher, Jeanne Raboutet entreprend dans ce témoignage poignant un travail de reconstruction, tâche aussi rude que nécessaire pour de nouveau pouvoir aller de l’avant.
Aux éditions Jets d’Encre
Jeanne Raboutet
Extrait
Jeanne Raboutet est née à Clichy le 30 avril 1973. À 24 ans, diplôme d’infirmière en poche, elle décide de quitter la métropole pour s’installer en Nouvelle-Calédonie, à l’autre bout du monde. Ce texte est le fruit d’une longue reconstruction suite au viol qu’elle a subi. Aujourd’hui, elle danse avec la vie, une valse à mille temps, temps de femme, de mère, d’écrivaine, de créatrice de bonheur.
Je commence à marcher, me retourne une dernière fois pour leur faire un signe de la main, sourire aux lèvres. Je regarde droit devant moi, j’y suis enfin, une larme coule le long de ma joue. À peine un kilomètre après, une voiture s’arrête. Un homme accompagné de sa femme me demande si je veux qu’ils m’emmènent quelque part. Je leur dis non, leur explique rapidement mon périple, ils me sourient et me souhaitent plein de courage. Je leur rends leur sourire. Je suis là, au milieu du trésor de la nature sauvage, sur la route de Lindéralique, parsemée de falaises de calcaire noir aux formes abruptes qui se dressent avec assurance sur l’océan. Je sens une énergie très forte traverser mon corps.
Je contemple ces créations naturelles sans me lasser. Je suis là en osmose avec la nature, je longe la route nationale RPN3, croise quelques voitures, à chaque fois elles s’arrêtent pour me proposer d’avancer plus vite. Je ne veux pas aller vite, je veux prendre le temps, j’ai le temps pour une fois.