Stériliser, une nécessité – Actuel Nouvelle-Calédonie

Stériliser, une nécessité

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Loin d’être un acte barbare, stériliser son animal est un acte citoyen qui aide à maîtriser la population animale et à limiter les problèmes causés par les bandes de chiens errants. Une nécessité tout particulièrement dans le Grand Nouméa, où près d’un foyer sur deux possède un animal de compagnie.

 

Combattre les idées reçues

Connaître les joies de la maternité, être en bonne santé… Voilà les idées reçues les plus courantes qui sont autant de freins à la stérilisation. « On prête des sentiments humains aux animaux, on se trompe, insiste Muriel Gautier, la présidente de la Spanc. C’est pour cela que la stérilisation n’est pas encore entrée dans les mentalités. Mais on en oublie les conséquences : ce sont des milliers d’animaux abandonnés qui finissent par errer dans les rues ».

Pour la présidente et la vice-présidente de l’association, il n’y a également aucun sens à reproduire un animal croisé. « A quoi cela sert-il sinon de distribuer des chiens et des chats à des gens qui n’en prendront pas forcément soin ? », s’interrogent les deux femmes. Et il est vrai que les raisons ne manquent pas pour ne plus s’occuper de son animal. Divorce, déménagement ou moins de temps, tout simplement.

Des chiots et chatons jetés

Faire reproduire son animal, tout comme en adopter un, doit être le fruit d’une longue réflexion. Beaucoup de gens pensent pouvoir donner les chatons et les chiots, mais la réalité n’est pas si simple et la Spanc le constate tous les jours. « En 2013, on a admis 1 141 animaux dont énormément d’animaux non sevrés qui ont peu de chance de survie, surtout si on ne nous amène pas la mère, déplore Muriel Gautier. Chaque semaine, des chiots et des chatons sont mis dans des cartons et sont jetés au dépotoir, dans la mangrove, dans des conteneurs à poubelles ou devant notre grille ».

Cette conséquence directe de la non-stérilisation est la source de nuisances comme les aboiements, les poubelles renversées et parfois de ras-le-bol qui se traduisent par des empoisonnements. Pour les animaux, les conséquences ne sont pas plus joyeuses, comme le montrent les photos de mauvais traitements dont dispose la Spanc.

 

Le début d’une réflexion territoriale

Au mois de février, une manifestation contre les mauvais traitements faits aux animaux a d’ailleurs débouché sur la création de groupes de travail, avec la direction des affaires vétérinaires et rurales, les vétérinaires et les associations comme partenaires. L’un de ces groupes est d’ailleurs entièrement consacré au contrôle des populations de carnivores domestiques. Il a notamment pour but de mettre en œuvre des campagnes de stérilisation sur tout le territoire.

Une réflexion sur la réglementation devrait également être engagée, l’idée étant d’encadrer les ventes d’animaux par les particuliers. En Métropole, par exemple, la loi de 1999 interdit aux particuliers de vendre plus d’une portée par an.

Au-delà, on passe dans la catégorie éleveur, avec toutes les contraintes que cela implique. Mais avant cela, des discussions entre les associations et la mairie de Nouméa ont déjà eu lieu pour mettre en place des campagnes d’information auprès du grand public.


Quand stériliser son animal ? En Nouvelle-Calédonie, on stérilise son animal à partir de 6 mois.

Combien ça coûte ? Le prix est calculé au poids de l’animal. Compter de 25 000 à 32 000 francs pour une chienne, de 17 000 à 20 000 francs pour une chatte. Pour les mâles, c’est un peu moins cher, de 7 000 à 8 000 francs pour un chat et de 15 000 à 17 000 francs pour un chien. Pour ceux qui n’ont pas les moyens de payer ces opérations, des solutions peuvent être trouvées avec les associations de protection des animaux. La Spanc a notamment reçu une subvention afin de pouvoir aider les gens des habitats précaires et les nécessiteux.

 

Du point de vue médical

L’intervention n’est pas sans conséquences sur la santé de l’animal. Si l’on ne fait pas attention, il a tendance à prendre du poids. On constate parfois également un poil un peu plus terne. Mais elle a aussi des effets positifs. Pour les chiennes, elle réduit les risques de kystes et de tumeurs des mamelles.

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